Un sentiment qui m’anime très fortement et qui est probablement ma principale source d’énergie, c’est la conviction que dans un lieu de beauté, de tendresse et de partage, on stimule une immense puissance dans le bon sens du terme. C’est la raison pour laquelle j’ai créé ce jardin. Je crois en la vertu de la beauté, de l’émerveillement. Quand les visiteurs de Pairi Daiza me disent que la beauté de notre parc les inspire et leur donne de l’énergie, cela me conforte dans ma conviction qu’aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de beauté.

Ce qui me fait avancer, c’est l’amour. J’ai créé cette entreprise parce que c’était le seul moyen de concrétiser mon rêve: créer une sorte de jardin extraordinaire qui abolit la distance entre les humains et la nature. Où les hommes et les animaux peuvent vraiment s’aimer les uns les autres. Car pour protéger nos animaux, plutôt que de construire des murs autour d’eux, mieux vaut favoriser les interactions avec les hommes: nous devons commencer à aimer les animaux plus encore que nous ne l’avons jamais fait auparavant, et faire tout ce qui est possible pour les protéger. C’est ce qui distingue Pairi Daiza des autres parcs.

En fait, je suis resté un enfant! J’ai compris que c’était le rôle dans lequel je me sentais le plus à l’aise. La seule chose qui a changé, évidemment, c’est la taille de mes jouets, mais fondamentalement, je regarde la vie, les gens, les arbres, de la même manière que quand j’étais petit.

Je suis optimiste parce que je pense qu’il y a toujours des solutions. Je ne pourrais pas vivre si je n’étais pas optimiste. Je suis toujours révolté par les discours qui visent à nous désenchanter, nous décourager. Ça nous prive de la possibilité de rêver qu’on peut apporter des solutions à toutes les catastrophes dont nous sommes responsables. Je fuis les pessimistes qui sont toxiques, et m’entoure de gens qui préfèrent agir dans le bon sens.

Je pense que ce qui caractérise les entrepreneurs, c’est qu’ils ne sont pas tout à fait satisfaits du monde dans lequel ils vivent. Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui veut changer les choses. Et le plus important, c’est d’avoir un grand désir et une envie si forte qu’on est prêt à tout perdre pour la réaliser. Pour moi, c’était facile. Quand j’ai eu la chance de découvrir ce vieux domaine, je suis tombé fou amoureux de l’endroit. C’est comme quand on est amoureux de quelqu’un: on est prêt à faire beaucoup, à prendre des risques. Le désir, c’est la condition nécessaire pour pouvoir entreprendre. Et cette énergie du désir est plus forte que la peur, que le découragement, même si ces moments nous arrivent aussi.

Je suis certain que ceux qui entreprennent le font aussi en raison de quelque chose qui leur est arrivé dans leur enfance. Rien de rationnel, ce peut être une blessure, l’envie d’être reconnu… C’est le cas pour moi. Je voulais prouver à ma mère – qui entretenait avec passion un magnifique jardin rempli d’azalées – que j’étais moi aussi capable de créer de la beauté. Que je pouvais faire plus qu’elle ne le pensait.

Nous avons, pour une majorité d’entre nous, beaucoup de potentiel. Regardez un bébé qui apprend à marcher, c’est un super entrepreneur! Il accepte de tomber. Il se relève. Il est enthousiaste. Il est curieux et regarde autour de lui. Probablement que nous sommes tous nés entrepreneurs. Et puis, un certain nombre de choses se passent, qui cassent un peu notre audace.

Pairi Daiza, c’est avant tout une aventure collective. Je pense que ma seule qualité, c’est d’être capable de réunir des gens qui m’aident à réaliser ce rêve qui n’est plus le mien, mais qui est le rêve de beaucoup de personnes aujourd’hui.