Ma source de motivation au quotidien? Je veux avoir le plus d’impact possible. À mes yeux, un bon entrepreneuriat commence par la question: qu’est-ce que je veux apporter à la société? Dans mon cas, la réponse est: je veux créer du lien entre les gens – des tout petits enfants et des enfants surdoués aux adultes et aux personnes âgées atteintes de démence – grâce à la musique. Faire en sorte que, grâce à la musique, les gens soient mieux dans leur peau et puissent se connecter plus facilement avec les autres. Cet impact social est le plus important à mes yeux.

À peine étais-je sortie des couches que j’ai été atteinte par le microbe de la musique. J’ai découvert la beauté que la musique peut apporter dans ce monde. Quand j’avais 6 ans, j’emmenais les copains et copines en rue pour créer des chorégraphies. À 13 ans, je voulais déjà composer un opéra. Et à 16 ans, la pédagogue s’est éveillée dans l’artiste. C’est ainsi que j’ai commencé à donner des cours à des enfants surdoués qui souffraient de dépression et de tendances suicidaires. Je me souviens que, vers mes 19 ans, des psychologues et psychiatres pour enfants me demandaient: “Mais comment faites-vous pour sortir les enfants de leur isolement?” J’ai accompagné beaucoup de gens et d’enfants ‘out of the box‘ de cette manière. C’est là que se trouvent les racines de House of Music. Pour tout vous dire, cette entreprise a vu le jour par pure passion en tant qu’artiste et par amour pour la pédagogie.

Je me considère comme un ‘Impact Composer‘ ou un entrepreneur en impact. En effet, mon impact direct est tout ce qui compte. C’est ma raison de vivre. Le matin, je me lève en me demandant : “Bon, que puis-je faire pour apporter une contribution à mon entourage aujourd’hui?” Mais, quelques années plus tard, je me suis aussi posé la question de savoir: “Comment avoir encore plus d’impact, pas seulement à Anvers ou à Lier?” C’est alors que l’entrepreneur s’est révélé en moi. Après m’être implantée dans tous les coins de la Belgique avec la House of Music, je me suis dit: “Oui mais il y a aussi des enfants à l’autre bout du monde. Et il y a aussi des musiciens professionnels.” Entre-temps, nous avons des ambassadeurs au Mexique, au Kenya, en Croatie… Et je suis contente.

Je cherche à approfondir presque tout ce que je fais. Je me pose la question: “Comment améliorer le niveau de conscience d’une personne grâce à la musique?” Par exemple, les enfants surdoués. Sur le plan cognitif, ils sont très en avance sur leur âge. Mais pourquoi sont-ils malheureux? Parce qu’ils n’arrivent pas à faire le matching avec les aspects émotionnels et sociaux. J’ai mis à profit mon expérience avec ces enfants pour approcher les personnes âgées qui souffrent de démence. Un autre exemple: pourquoi des adultes ont-ils un burn-out? Parce qu’on leur impose toutes sortes de choses qui ne correspondent pas à leur personnalité. La musique est toujours le langage que j’utilise pour établir la liaison, créer un simple lien. Un lien qui connecte entre eux l’émotionnel, le cognitif et le social – bref, tout notre système. Un lien qui, par exemple, aide les personnes démentes à manger plus facilement.

On ne peut vraiment pas me qualifier d’entrepreneur classique. J’ai développé mon propre business model, avec des hauts et des bas et, en quelque sorte, en roue libre. Je suis contre les modèles économiques classiques qui visent le profit à tout prix. Disons que j’ai adapté l’entrepreneuriat classique avec ma propre vision de l’entreprise et une bonne dose de créativité. Parce qu’il n’y a pas que l’argent et la chasse aux bénéfices qui comptent. Pour moi, grandir ne signifie pas faire plus de bénéfices mais bien, inspirer plus de gens. Les faire grandir. Me faire grandir moi-même et ainsi faire grandir mon entreprise et le monde.

J’ai une veine incroyable d’avoir pu rencontrer tant de belles personnes dans ma vie. Chaque personne que je rencontre est un peu aussi un pédagogue pour moi. Et j’en suis très reconnaissante. Je ne renoncerai jamais à mes valeurs. Le bonheur ne se trouve pas dans les choses matérielles. C’est ce que je conseille à tout entrepreneur. Est-ce qu’une voiture luxueuse rend tellement plus heureux? Ce que vous apportez à la société et rendez au monde: c’est ça le bonheur et un bon entrepreneuriat selon moi.

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