Au départ, l’idée était de créer un restaurant gastronomique avec une attention particulière aux produits locaux. C’est ce qui m’a permis de rencontrer des artisans passionnés. Aujourd’hui, nous cultivons, préparons et distribuons notre propre nourriture. Ce qui veut dire que nous faisons des choix durables à tous les stades de la production, avec un impact beaucoup plus important. Ici, tout ce que nous faisons doit être écologiquement, économiquement et socialement responsable. Sinon, nous ne le faisons tout simplement pas. Pour moi, la durabilité ne se résume pas à l’aspect écologique, c’est bien plus que cela. L’écologie n’est qu’une facette de la durabilité.

Je suis la troisième génération à reprendre la ferme de Bossimé. À chaque passage de génération, on a fait un pas vers la modernité. Mon père avait créé une coopérative qui proposait déjà des produits d’autres fermes aux alentours. On ne fait que continuer à partir d’une base solide, l’état d’esprit et les valeurs du projet. C’est ce qui fait notre richesse. Quand on va voir un agriculteur, la différence avec quelqu’un d’autre qui voudrait aussi réinventer l’alimentation, c’est qu’on a de l’expérience: en tant que cuisinier, on connait les produits, et puis, on connait aussi le métier d’agriculteur. On est arrivé à une équation idéale: on a un pied dans la terre, un autre dans notre cuisine, et la tête dans la vente. On met toutes les chances de notre côté pour réussir ce sacré défi qui est de réinventer l’alimentation durable. On a la facilité de la développer avec nos agriculteurs, nos producteurs, notre ferme aussi.

Ce qui m’intéresse dans la vie, c’est entreprendre, de continuer à entreprendre, à grandir, à faire évoluer le projet, en défendant avant tout nos valeurs. Et nos valeurs, c’est une durabilité globale, vraiment exacerbée dans le sens où on travaille aussi la partie production. Donc, Bossimé est ce qu’on appelle une ferme gastronomique avec un seul et unique but qui est de développer et faciliter l’alimentation durable pour tous, et à chaque moment par la production primaire, la transformation et la distribution, et tout ça, de manière innovante.

Mon drive en tant que manager, c’est de donner toutes les clés et toutes les armes à chacune des personnes qui va faire partie de la chaine pour arriver à un produit fini, d’être le meilleur dans ce domaine. Je ne travaille pas 16 heures par jour juste pour gagner de l’argent. Je travaille 16 heures par jour parce que je veux faire la différence. Et parce que j’aime ce que je fais.
Réfléchir à des problématiques, à comment on pourrait faire mieux, comment on pourrait réinventer les modèles économiques de l’alimentation, comment on pourrait changer les choses et par quoi il faudrait commencer, c’est ma passion, c’est ce qui m’anime tous les jours.

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